Soutenance de thèse de doctorat en architecture de Joanne Pouzenc
le jeudi 4 avril 2024 à 14h à l’ENSA Toulouse
Le Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA) de l’ENSA Toulouse a le plaisir de vous informer de la soutenance de thèse de doctorat en architecture de Jouanne Pouzenc, le jeudi 4 avril 2024 à 14h à l’ENSA Toulouse, Amphi Candilis (amphi Rouge)
Le Laboratoire de Recherche en Architecture (LRA) de l’ENSA Toulouse a le plaisir de vous informer de la soutenance de thèse de doctorat en architecture de Joanne Pouzenc.
le jeudi 4 avril 2024 à 14h
Lieu : Ecole nationale supérieure d’architecture de Toulouse 83 rue Aristide Maillol 31106 Toulouse
Salle : Amphi rouge
Mme Joanne POUZENC soutiendra publiquement ses travaux de thèse intitulés
Spécialité :
ARCHITECTURE
École doctorale :
TESC – Temps, Espaces, Sociétés, Cultures N°327 – Université Toulouse II Jean Jaurès
Unité de recherche :
LRA – Laboratoire de Recherche en Architecture
Composition du jury
M. Daniel ESTEVEZ | Université Toulouse II Jean-Jaurès | Directeur de thèse |
Mme Evelyne TOUSSAINT | Université Toulouse II Jean-Jaurès | Examinatrice |
M. Mathias ROLLOT | Université Grenoble Alpes | Rapporteur |
M. Cedric LIBERT | Université Lyon 1 | Examinateur |
Mme Tiphaine ABENIA | Université Libre de Bruxelles | Examinatrice |
M. Christopher DELL | Institute for Improvisation Technology | Examinateur |
Mme Antonella TUFANO | Paris 1 Panthéon-Sorbonne | Rapporteure |
Résumé
Au printemps 2023, les étudiant·es des écoles d’architecture en France sont sorti·es dans la rue pour manifester le manque de moyens des écoles d’architecture. Ensemble, i·els remettent en question la capacité des écoles dans leurs formes actuelles de répondre aux enjeux contemporains dictés par l’urgence climatique et énergétique ainsi que la manière dont l’architecture leur est enseignée.
Parmi leurs revendications, on peut lire la phrase : « La violence n’est jamais pédagogique. » Face à l’impossibilité de l’ignorance, faire la proposition d’une pédagogie non-violente de l’architecture n’est pas simplement une question rhétorique. C’est une nécessité urgente et absolue. Avec elle, faire la proposition d’une pratique consciente, engagée, empathique et joyeuse de l’architecture est tout aussi essentiel. Ces mouvements sociaux récents rappellent ceux de 1995, desquels ont émergé de nouvelles pratiques de l’architecture, collaboratives et expérimentales, qui se sont depuis disséminées et développées en Europe dès le début des années 2000. Ces pratiques, basées sur les communautés d’apprentissage, en marge des pratiques dominantes de l’architecture, contribuent à la transformation structurelle des situations spatiales dans lesquelles elles s’exercent.
Elles proposent des architectures du vivre ensemble et de la réparation, conçues à plusieurs et en continu, sur le temps long. Ondulant entre professionnelles et pédagogiques, les pratiques spatiales collaboratives ouvrent-elles des pistes pour une pratique non-violente de l’architecture, au sein des écoles et au-delà ? En quoi constituent-elles une nouvelle culture contemporaine du travail basé sur l’apprentissage convivial dans une économie post-productive ? En outre, comment enseigner et apprendre la conception collective et continue ?
En tant que pratique de conception critique, mettant à équivalence observer et agir, penser et faire, observer et transformer, le principe « concevoir en commun » nous invite, par l’expérimentation, à déterminer un cadre de référence pour la conception contemporaine en architecture. Prenant pour point de départ le lien entre observation et transformation, ce travail de recherche propose une exploration théorique et pratique de sept notions – invitation, confiance, hospitalité, habiter, convivialité, transformation, performance – formulées comme principes pour l’émergence d’une pratique commune et conviviale de l’architecture. Ces sept principes sont définis, explicités et explorés à partir de l’analyse de nombreux cas d’étude accumulés pendant des années d’observation et d’expériences en tant que praticienne et enseignante, et plus particulièrement à travers l’interprétation détaillée de l’exemple du jardin de Sainte-Monique, expérimentation artistique et pédagogique autour de la conception-réalisation collective d’un jardin au coeur d’un hôpital en suspens.
Mots-clés
pratique collaborative,communs,conception continue,enseignement de la conception,enseignement de l’architecture,convivialité
Summary
In spring 2023, French architecture students went out in the streets to protest against the lack of resources in architecture schools. They questioned together schools’ ability, in their current form, to respond to contemporary issues arising from the climate and energy emergency, as well as the way in which they receive architecture teaching.
Along with their claims, they collectively stated the following : « Violence is never pedagogical. » Faced with the impossibility of ignorance, the quest for a non-violent pedagogy in architecture does not only stand as a rhetorical question: it is an urgent and absolute necessity. In addition, coming up with a conscious, committed, empathetic and joyful practice of architecture is just as essential. These recent social movements are reminiscent of the ones that took place in 1995, from which emerged new collaborative and experimental architectural practices, which have since then spread and developed in Europe from the early 2000s on. These practices, based on learning communities, on the fringes of mainstream architectural practice, contribute to the structural transformation of the spatial situations in which they are set.
They suggest architectures that favor Togetherness and Repair, conceived by many and on an ongoing, long-term basis. Navigating between professional and pedagogical perspectives, do collaborative spatial practices suggest new pathways for a non-violent practice of architecture, within schools and beyond ? In what way / To what extent do they establish a new contemporary work culture based on convivial learning in a present and future post-productive economy ? Therefore, how can collective and continuous design be learned and taught ?
As a critical design practice that puts on an equal footing observing and acting, thinking and doing, observing and transforming, the principle of « designing in common » invites us, through experimentation, to determine a frame of reference for contemporary design in architecture. Taking as a starting point the link between observation and transformation, this research offers a theoretical and practical exploration of seven notions—invitation, trust, hospitality, inhabitation, conviviality, transformation, performance—formulated as principles for the emergence of a common and convivial practice of architecture. These seven principles are defined, clarified and explored through the analysis of numerous case studies accumulated over years of observation and experience as a practitioner and teacher, and specifically through the detailed interpretation of the jardin de Sainte-Monique as an example: an artistic and pedagogical experiment revolving around the collective design-realization of a garden in the heart of a hospital in limbo.
Keywords
collaborative practice,commons,ongoing design,design teaching,architecture education,conviviality